Nous voilà arrivés à Carthagène après 3 jours de navigation agréables mais
une dernière nuit un peu éprouvante car le pilote automatique se met sans
cesse en arrêt, il faut alors se ruer dessus pour le remettre sur la route.
On commence ainsi par un empanage imprévu qui casse la retenue de baume! On
en met donc une plus grosse et on préfère barrer le plus souvent; de temps
en temps on reste à côté des commandes du pilote pour le corriger dès qu'il
bippe mais parfois il ne veut rien savoir et c'est finalement moins
fatiguant de barrer.
Il fait encore nuit quand on approche de Carthagène et on reste à la cape
en attendant le lever du jour. Kwanesum arrive peu après et fait de même.
On appelle à la VHF le Cartagena Port Control qui est censé nous autoriser
à entrer dans la baie mais nos appels restent sans réponse quand on entend
Kwanesum qui discute tranquillement avec eux épelant le nom du bateau et
des membres de l'équipage. On finit par avoir quelqu'un à la VHF qui
comprend le nom du bateau mais ensuite ne nous entend plus lorsqu'il nous
demande "la bandera" et le nombre de personnes à bord. Il semble qu'on ait
des soucis avec notre VHF (décidément rien ne va plus avec l'électronique à
bord). On peut quand même discuter par VHF avec Kwanesum qui est juste à
côté de nous et Randy nous dit que le gars a répondu qu'il nous entendait
très mal mais qu'il nous donnait la permission d'entrer.
On vise donc l'entrée de quelques mètres de large entre les bouées rouge et
verte, on sait que de part et d'autre il y a un mur sous marin construit
autrefois pour empêcher les navires d'entrer et dans lequel un passage a
maintenant été fait. On passe sur la rouge sur notre traceur GPS(!) mais
bien au centre en réalité, un pêcheur dans sa barque installé juste entre les
bouées s'écarte pour nous laisser passer...
Nous voilà dans la baie: un bateau des gardes-côtes s'approche de nous et
nous indique qu'après 11h on peut entrer sans problème dans la baie mais que
là (il est environ 7h) on peut... aussi entrer.
Après un petit échange en
espagnol où je n'arrive pas à comprendre mieux, on dit merci et on s'avance
vers la ville: de hauts immeubles entourent la baie et, contraste saisisant,
des pirogues passent devant à la rame, il y a aussi quelques barques de
pêcheur et de gros batiments de l'armée. On est en Colombie! Cette idée nous
impressionne.
On se dirige vers les bateaux aux mouillage, on croise un français dans son
annexe qui nous conseille de ne pas aller au "Club Nautico" où il y aurait
des vols mais de rester au mouillage. On peut par contre laisser l'annexe en
surveillance au "Club nautico" pour se rendre en ville. Il nous indique aussi
le "club de pesca" mais très cher dit-il et probablement pas de place pour un
bateau de passage. On va quand même se renseigner au club de pesca qui ne
répond pas non plus à la VHF, en s'approchant on finit par avoir
l'autorisation d'accoster au bout du quai (après environ 3/4 d'heure d'attente
car ,nous dit-on, la officina vient d'ouvrir et il faut que le personnel
s'installe).
Pendant cette attente, on voit arriver en musique un magnifique clipper:
voilier ancien à 3 mats d'une centaine de mètres avec sur chaque barre de flèche
géante une dizaine de matelots debouts les bras écartés, c'est impressionnant!
En fait c'est le bicentenaire de l'indépendance et pendant 4 jours pour cette
occasion arrivent ici des grands voiliers.
Je descend finalement pour aller me renseigner à la officina car les personnes
sur le quai ne peuvent pas nous dire le prix si ce n'est que c'est cher!
C'est en effet environ 50$ par nuit + l'électricité pour un bateau de 43 pieds
si on reste moins de 6 jours ce qui est notre cas. On donne le tarif à Kwanesum
par VHF qui trouve trop cher et on décide nous aussi que c'est trop et on part
au mouillage devant le club nautico. Il fait une chaleur écrasante et humide,
on est trempé de sueur! On range un peu le bateau, on mange un bout et on
débarque, Tessa a envie de visiter la ville et nous aussi!
Le Club nautico ressemble plus à un chantier qu'à autre chose et le ponton où
on laisse l'annexe à un tas de planche. Il y a quand même une petite baraque où
Claudia, très gentille et en admiration devant Yoan ("que lindo, que lindo")
ainsi que John nous donnent plein de renseignements pratiques.
On paye 40 000 pesos (environ 20$US) pour la surveillance de l'annexe, le dépot
des poubelles et l'accès à l'eau pour une semaine.
Dans la rue, on reconnait facilement les taxis qui sont tous jaunes, on en hèle
un et en route vers la vieille ville. On va d'abord visiter les grands
voiliers, Roel nous disant que c'est une chance unique, qu'il y a
habituellement une attente de plusieurs heures, un monde fou pour voir de tels
bateaux. Ici, pas de queue malgré le labyrinthe de barrière prévu pour mais on
nous demande la "boleta", je ne sais pas ce que c'est , on ne comprend pas trop
et on finit par nous dire "vous êtes étranger, vous pouvez passer"! On se dirige
donc vers le magnifique "Cisne Branco", immense voilier brésilien, en fait
construit en 2000 selon le modèle des clippers anciens. On visite le pont: des
dizaines d'écoutes, des poulies en bois, toutes les manoeuvres se font à la
main:
pas de pilote automatique, il faut dix marins sur une écoute pour border une
voile!
Un officier sort de l'intérieur du bateau et je m'avance croyant qu'on peut
entrer mais en fait ce n'est pas ouvert au public. Roel engage la conversation
en
disant qu'on voyage sur un voilier depuis la France vers la Nouvelle Calédonie
et
l'officier nous propose une visite du bateau: tout est nickel et Yoan touche à
tout, on est un peu génés mais il nous dit qu'il peut toucher sans problème. On
a
droit à la visite complète, même la cabine du commandant et on est un peu
impressionnés en entrant dans la salle des officiers hyperclasse avec tout le
monde en uniforme et nous en short et claquettes!
On visite ensuite "Cuanhtenoc", bateau école mexicain mais moins beau et surtout
pas de bel officier pour nous offrir la visite.
J'achète à un petit stand un tee shirt avec le logo "Sail 2010 Cartagena de
Indias" puis je demande à qui va cet argent, c'est pour le soutien aux
militaires
bléssés de guerre, merde! j'ai donné 20 000 pesos à l'armée colombienne!
On entre dans la citadelle fortifiée en passant sous la torre del reloj, c'est
spendide, il y a très peu de voitures et dans toutes les rues de grandes
batisses
anciennes colorées avec des balcons souvent fleuris, aux coins des rues des
marchands de fruits, de jus de cocos, de cigarettes, de tout. Chaque maison est
ancienne et tous les magasins s'intègrent parfaitement dans le cadre. On achète
des petites choses à manger: une sorte de boule de purée au fromage, une sorte
de
chausson à la confiture de papaye, du vrai jus d'orange, des verres remplis de
morceaux de fruits: pastèque, melon, mangue, les enfants se régalent. On marche
dans les rues sans se lasser puis on rentre au bateau mais on reviendra demain!
On a trouvé notre équipier pour la transpacifique: ce sera Michel (le
menuisier).
une dernière nuit un peu éprouvante car le pilote automatique se met sans
cesse en arrêt, il faut alors se ruer dessus pour le remettre sur la route.
On commence ainsi par un empanage imprévu qui casse la retenue de baume! On
en met donc une plus grosse et on préfère barrer le plus souvent; de temps
en temps on reste à côté des commandes du pilote pour le corriger dès qu'il
bippe mais parfois il ne veut rien savoir et c'est finalement moins
fatiguant de barrer.
Il fait encore nuit quand on approche de Carthagène et on reste à la cape
en attendant le lever du jour. Kwanesum arrive peu après et fait de même.
On appelle à la VHF le Cartagena Port Control qui est censé nous autoriser
à entrer dans la baie mais nos appels restent sans réponse quand on entend
Kwanesum qui discute tranquillement avec eux épelant le nom du bateau et
des membres de l'équipage. On finit par avoir quelqu'un à la VHF qui
comprend le nom du bateau mais ensuite ne nous entend plus lorsqu'il nous
demande "la bandera" et le nombre de personnes à bord. Il semble qu'on ait
des soucis avec notre VHF (décidément rien ne va plus avec l'électronique à
bord). On peut quand même discuter par VHF avec Kwanesum qui est juste à
côté de nous et Randy nous dit que le gars a répondu qu'il nous entendait
très mal mais qu'il nous donnait la permission d'entrer.
On vise donc l'entrée de quelques mètres de large entre les bouées rouge et
verte, on sait que de part et d'autre il y a un mur sous marin construit
autrefois pour empêcher les navires d'entrer et dans lequel un passage a
maintenant été fait. On passe sur la rouge sur notre traceur GPS(!) mais
bien au centre en réalité, un pêcheur dans sa barque installé juste entre les
bouées s'écarte pour nous laisser passer...
Nous voilà dans la baie: un bateau des gardes-côtes s'approche de nous et
nous indique qu'après 11h on peut entrer sans problème dans la baie mais que
là (il est environ 7h) on peut... aussi entrer.
Après un petit échange enespagnol où je n'arrive pas à comprendre mieux, on dit merci et on s'avance
vers la ville: de hauts immeubles entourent la baie et, contraste saisisant,
des pirogues passent devant à la rame, il y a aussi quelques barques de
pêcheur et de gros batiments de l'armée. On est en Colombie! Cette idée nous
impressionne.
On se dirige vers les bateaux aux mouillage, on croise un français dans son
annexe qui nous conseille de ne pas aller au "Club Nautico" où il y aurait
des vols mais de rester au mouillage. On peut par contre laisser l'annexe en
surveillance au "Club nautico" pour se rendre en ville. Il nous indique aussi
le "club de pesca" mais très cher dit-il et probablement pas de place pour un
bateau de passage. On va quand même se renseigner au club de pesca qui ne
répond pas non plus à la VHF, en s'approchant on finit par avoir
l'autorisation d'accoster au bout du quai (après environ 3/4 d'heure d'attente
car ,nous dit-on, la officina vient d'ouvrir et il faut que le personnel
s'installe).
Pendant cette attente, on voit arriver en musique un magnifique clipper:
voilier ancien à 3 mats d'une centaine de mètres avec sur chaque barre de flèche
géante une dizaine de matelots debouts les bras écartés, c'est impressionnant!
En fait c'est le bicentenaire de l'indépendance et pendant 4 jours pour cette
occasion arrivent ici des grands voiliers.
Je descend finalement pour aller me renseigner à la officina car les personnes
sur le quai ne peuvent pas nous dire le prix si ce n'est que c'est cher!
C'est en effet environ 50$ par nuit + l'électricité pour un bateau de 43 pieds
si on reste moins de 6 jours ce qui est notre cas. On donne le tarif à Kwanesum
par VHF qui trouve trop cher et on décide nous aussi que c'est trop et on part
au mouillage devant le club nautico. Il fait une chaleur écrasante et humide,
on est trempé de sueur! On range un peu le bateau, on mange un bout et on
débarque, Tessa a envie de visiter la ville et nous aussi!
Le Club nautico ressemble plus à un chantier qu'à autre chose et le ponton où
on laisse l'annexe à un tas de planche. Il y a quand même une petite baraque où
Claudia, très gentille et en admiration devant Yoan ("que lindo, que lindo")
ainsi que John nous donnent plein de renseignements pratiques.
On paye 40 000 pesos (environ 20$US) pour la surveillance de l'annexe, le dépot
des poubelles et l'accès à l'eau pour une semaine.
Dans la rue, on reconnait facilement les taxis qui sont tous jaunes, on en hèle
un et en route vers la vieille ville. On va d'abord visiter les grands
voiliers, Roel nous disant que c'est une chance unique, qu'il y a
habituellement une attente de plusieurs heures, un monde fou pour voir de tels
bateaux. Ici, pas de queue malgré le labyrinthe de barrière prévu pour mais on
nous demande la "boleta", je ne sais pas ce que c'est , on ne comprend pas trop
et on finit par nous dire "vous êtes étranger, vous pouvez passer"! On se dirige
donc vers le magnifique "Cisne Branco", immense voilier brésilien, en fait
construit en 2000 selon le modèle des clippers anciens. On visite le pont: des
dizaines d'écoutes, des poulies en bois, toutes les manoeuvres se font à la
main:
pas de pilote automatique, il faut dix marins sur une écoute pour border une
voile!
Un officier sort de l'intérieur du bateau et je m'avance croyant qu'on peut
entrer mais en fait ce n'est pas ouvert au public. Roel engage la conversation
en
disant qu'on voyage sur un voilier depuis la France vers la Nouvelle Calédonie
et
l'officier nous propose une visite du bateau: tout est nickel et Yoan touche à
tout, on est un peu génés mais il nous dit qu'il peut toucher sans problème. On
a
droit à la visite complète, même la cabine du commandant et on est un peu
impressionnés en entrant dans la salle des officiers hyperclasse avec tout le
monde en uniforme et nous en short et claquettes!
On visite ensuite "Cuanhtenoc", bateau école mexicain mais moins beau et surtout
pas de bel officier pour nous offrir la visite.
J'achète à un petit stand un tee shirt avec le logo "Sail 2010 Cartagena de
Indias" puis je demande à qui va cet argent, c'est pour le soutien aux
militaires
bléssés de guerre, merde! j'ai donné 20 000 pesos à l'armée colombienne!
On entre dans la citadelle fortifiée en passant sous la torre del reloj, c'est
spendide, il y a très peu de voitures et dans toutes les rues de grandes
batisses
anciennes colorées avec des balcons souvent fleuris, aux coins des rues des
marchands de fruits, de jus de cocos, de cigarettes, de tout. Chaque maison est
ancienne et tous les magasins s'intègrent parfaitement dans le cadre. On achète
des petites choses à manger: une sorte de boule de purée au fromage, une sorte
de
chausson à la confiture de papaye, du vrai jus d'orange, des verres remplis de
morceaux de fruits: pastèque, melon, mangue, les enfants se régalent. On marche
dans les rues sans se lasser puis on rentre au bateau mais on reviendra demain!
On a trouvé notre équipier pour la transpacifique: ce sera Michel (le
menuisier).
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